La taupe et le cerisier
Campé droit
et digne sur ses robustes appuis
Un cerisier
s'était juré de croitre si fort
Que Soleil
lui même gouterait bientôt ses fruits.
Le printemps
vint, et l'arbre décréta dès lors:
J'ai grandi
avec belle ardeur,
Si haut que
je domine le val,
Mes divines
fleurs blanches, si hautes, peuvent en témoigner;
D'ailleurs ne
fussent qu'elles, je n'ai ici point rival.
Une vieille
taupe vint, mais avant de prier le roi
De lui faire
la faveur de quelques fruits juteux,
Elle ne
manqua pas de louer son riche bois;
Aveugle,
certes, oui, mais aucunement doucereux,
L'animal
flatta les racines du monarque qui (il est vrai)
Etaient, foi,
bien plus vaste empire sous terre qu'ici.
"Mon bon
tâcheron", se moqua le cerisier:
"Tes
yeux sont ils de terre pour ignorer ainsi
La beauté des
fleurs à la faveur de celle des pieds ?
Retourne sous
terre, jusqu'à l'été creuse ton logis
Tiens toi
pour dit que seule m'importe la majesté
Tes laides
racines, ce n'est pas ça qui m'anoblit."
La taupe prit
congé. Aveugle, n'ayant vu les fleurs,
Elle attendit
l'été dans ses tunnels en creusant.
Vexée par
l'arbre, elle mit dans sa tâche tant d'ardeur
Que le val,
autrefois si dense au demeurant
Ravit bien
vite au gruyère troué sa splendeur
Le poids de
l'arbre de plus en plus immense aidant,
Tout
s'effondra avant même que l'été ne vienne.
Rien à voir avec l'image, j'admet, mais j'avais envie d'écrire une fable. Je vous laisse trouver la morale parce que là, vraiment, je ne vois pas. J'y comprend rien de toute façon, tout le monde est mort à la fin, on s'en fiche pas de la morale ? A vos claviers !
je suis fan! c'est superbe!!
RépondreSupprimerMerci mec !
RépondreSupprimerAinsi s'élève la jeune pousse
RépondreSupprimerGrandit et rêve en Icare
Qui de ses branches, le soleil repousse
Sans plus prendre gare
À ses profondes fondations
Jadis son berceau
Aujourd'hui sa maison
Demain son tombeau
waow ! Eh bien ça en jette comme conclusion ! Merci Tristan ;)
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