05/02/2012

La taupe et le cerisier



La taupe et le cerisier


Campé droit et digne sur ses robustes appuis
Un cerisier s'était juré de croitre si fort
Que Soleil lui même gouterait bientôt ses fruits.
Le printemps vint, et l'arbre décréta dès lors:
J'ai grandi avec belle ardeur,
Si haut que je domine le val,
Mes divines fleurs blanches, si hautes, peuvent en témoigner;
D'ailleurs ne fussent qu'elles, je n'ai ici point rival.

Une vieille taupe vint, mais avant de prier le roi
De lui faire la faveur de quelques fruits juteux,
Elle ne manqua pas de louer son riche bois;
Aveugle, certes, oui, mais aucunement doucereux,
L'animal flatta les racines du monarque qui (il est vrai)
Etaient, foi, bien plus vaste empire sous terre qu'ici.

"Mon bon tâcheron", se moqua le cerisier:
"Tes yeux sont ils de terre pour ignorer ainsi
La beauté des fleurs à la faveur de celle des pieds ?
Retourne sous terre, jusqu'à l'été creuse ton logis
Tiens toi pour dit que seule m'importe la majesté
Tes laides racines, ce n'est pas ça qui m'anoblit."

La taupe prit congé. Aveugle, n'ayant vu les fleurs,
Elle attendit l'été dans ses tunnels en creusant.
Vexée par l'arbre, elle mit dans sa tâche tant d'ardeur
Que le val, autrefois si dense au demeurant
Ravit bien vite au gruyère troué sa splendeur
Le poids de l'arbre de plus en plus immense aidant,
Tout s'effondra avant même que l'été ne vienne.


Rien à voir avec l'image, j'admet, mais j'avais envie d'écrire une fable. Je vous laisse trouver la morale parce que là, vraiment, je ne vois pas. J'y comprend rien de toute façon, tout le monde est mort à la fin, on s'en fiche pas de la morale ? A vos claviers ! 

4 commentaires:

  1. Ainsi s'élève la jeune pousse
    Grandit et rêve en Icare
    Qui de ses branches, le soleil repousse
    Sans plus prendre gare
    À ses profondes fondations
    Jadis son berceau
    Aujourd'hui sa maison
    Demain son tombeau

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  2. waow ! Eh bien ça en jette comme conclusion ! Merci Tristan ;)

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